Galerie Pellat de Villedon

ludo ludo2Les chasses de Maximilien
(mois de Novembre) d’après un carton de Bernard Van Orley
Manufacture Royale des Gobelins, Jean Delacroix Père. Commandée par Louis XIV en 1704 pour le château de Fontainebleau
Laine et soie. Restaurations d’usage. H. 420 x L. 337 cm

Le XVIIIe siècle français est connu dans le monde entier pour l’élégance de son
art de vivre, pour ses illustres personnages historiques mais aussi pour
l’exceptionnelle qualité de ses objets d’art. L’oeuvre que nous présentons
aujourd’hui est un excellent témoin de ces trois éléments. Nous avons donc le
plaisir de vous faire découvrir une tapisserie aux dimensions importantes, à
l’incroyable état de conservation, à la fabrication royale et à la destination
prestigieuse.
Pour évoquer le raffinement de cette société, nous ferons tout d’abord référence
à la beauté et à l’utilité d’une telle oeuvre. Ainsi, les tapisseries sont de véritables
tableaux qui habillaient et habillent encore les murs des grandes demeures.
Situées entre deux fenêtres (d’où son nom « d’entre-fenêtres »), ces tapisseries
visaient à rendre plus vivant un espace (à l’heure où les photographies et les films
n’existaient pas), à l’agrandir par la profondeur qu’elles mettaient en scène.

Celle-ci, mesurant 420 cm de hauteur et 337 cm de largeur représente « Les
chasses de Maximilien », plus particulièrement le mois de Novembre
(représenté par le sagittaire dans le médaillon de la frise supérieure). Nous
pouvons y reconnaître la forêt de Soignes par la multitude de détails
colorés que sont les arbres, les feuilles, les branches, les fougères, les animaux
ainsi que par la pièce d’eau. De nombreux chasseurs se mettent à table à
l’occasion d’un banquet accompagnés par leurs serviteurs (ils sont
reconnaissables par le torchon qu’ils portent autour du bras ou du cou).
Comme l’évoque monsieur Laurent Asselineau dans son certificat
d’expertise, cette tapisserie est, en résumé, une véritable « fenêtre ouverte
sur le monde ». Cette tapisserie fait ainsi partie d’une série de douze tapisseries (les autres
étant les onze mois suivants). Elles reprennent les cartons du peintre
Bruxellois Bernard Van Orley, déjà utilisés pour une première série de
tapisseries du même thème (datant du XVIe siècle) et qui est aujourd’hui
conservée au musée du Louvre, qualifiée par ce dernier, dans sa fiche, de « l’un
des chefs-d’oeuvre de l’art de la tapisserie ».

Cette série réalisée bien avant la nôtre, plu suffisamment au plus grand
mécène-monarque : Louis XIV, pour en faire retisser. De cette manière, la
tapisserie que nous présentons fait partie de l’une des séries commandées par
Louis XIV, lui qui était très friand de chasses. Ce roi la commande, par ordre
royal, en 1704 pour le château de Fontainebleau. Il est représenté sur le
dessin par un soleil au centre de l’oeuvre, sur un vase disposé en dessous d’une
table. En plus de présenter le goût du roi le plus célèbre de France, cette tapisserie
est aussi le témoin du concours d’excellence que s’imposaient les
artisans. En effet, les « Chasses de Maximilien » ont été conçues par la
Manufacture Royale des Gobelins, soit dans les meilleurs ateliers de tapisserie
de l’époque. Le maître d’ouvrage est Jean Delacroix Père comme l’indique son
nom tissé en bas à droite. Les couleurs toujours présentes, ainsi que la
complexité du tissage fait de laine et de soie, et l’étonnante expression des
personnages montrent à quel point cette oeuvre est de qualité.

Galerie Ludovic Pellat de Villedon
3 rue du Bailliage 78000 Versailles